Prix du CRSNG 2017 : Laurent Drissen
Division des communications du CRSNG
2:09
le 7 février 2017
Laurent Drissen, de l’Université Laval, s’est associé à ABB inc. dans le but ambitieux de construire un nouvel instrument qui permettrait aux astronomes de voir les phénomènes lointains avec une grande précision. En 2005, M. Drissen et ABB inc. ont dévoilé un spectromètre imageur à transformée de Fourier appelé SpIOMM, qui permet d’observer, à l’aide d’un télescope, le spectre visible de toutes les sources de lumière dans un champ de vision mille fois plus grand qu’avec les autres spectromètres. Cette nouvelle technologie a fait une impression si forte que les partenaires se sont vu confier le mandat de construire un deuxième dispositif encore plus puissant, SITELLE, que les astronomes utilisent aujourd’hui avec le télescope Canada-France-Hawaï, situé à Hawaï. M. Drissen a remporté l'un des Prix Synergie pour l'innovation, décernés par le CRSNG en 2017.
Laurent Drissen |
Ce qui était très frustrant, quand j’étais étudiant et jeune chercheur c’était justement de devoir me limiter à certains objets, certaines sections d’objets parmi les galaxies, parmi les nébuleuses. On avait besoin d’un spectrographe qui était capable d’obtenir justement des cubes de données, des spectres de millions d’objets en même temps, et la technologie n’existait pas à l’époque. D’abord, notre équipe de recherche, on est parti pratiquement de rien, on n’avait aucune expérience en construction d’instruments, donc le fait de nous associer à des ingénieurs, à des spécialistes de l’optique, à des spécialistes de la spectroscopie par transformée de Fourier, c’était absolument fondamental, parce qu’on n’avait pas l’expertise pour faire ça. |
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Marc Corriveau |
Un investissement en recherche et développement, c’est majeur, chez nous, puis c’est ça qui a fait avancer notre organisation, puis c’est ça qui diversifie notre organisation, puis c’est ça qui crée l’économie de demain. Dans le cas qui se présente ici, c’est qu’on voulait essayer de faire une percée au niveau de l’astronomie. Déjà là, on voulait le faire. On voulait démontrer qu’avec les technologies qu’on avait en transformée de Fourier, on était capable de venir peut-être faire du déplacement technologique. On sait que ce n’est pas un grand marché, mais on sait que c’est un marché qui nous intéresse parce que l’astronomie pousse toujours les limites de la technologie. Donc, ça nous permettait de dire : on va investir, on va travailler avec les chercheurs, on va mettre nos meilleurs ingénieurs, puis ça va nous permettre peut-être de trouver une opportunité. |
Laurent Drissen |
Donc on n’est plus obligé de se restreindre à des petites sections, des petites régions des nébuleuses ou des galaxies. On peut obtenir le spectre global de ces objets, ce qu’on ne pouvait absolument pas faire à l’époque, quand le projet a commencé au début des années 2000. Donc, notre dernier instrument, c’est SITELLE. SITELLE, c’est installé à un télescope qui est international, le télescope Canada-France-Hawaii. Le fait que SITELLE soit accessible aux chercheurs de plusieurs pays dans le monde, ça aussi, c’est très important. Je ne voulais pas d’un appareil qui était construit juste pour nous, pour notre équipe. Plus il y aura de gens à l’international qui vont l’utiliser, mieux ça sera pour nous et pour ABB aussi. |