Les concepteurs de micropuces se sont heurtés à un mur. Dans leur tentative visant à acquérir la capacité de produire des unités de plus en plus petites et de plus en plus rapides, le minuscule montage de circuits requis pour leurs dispositifs est devenu de plus en plus difficile à fabriquer. Selon Kenneth Chau, la réponse repose non pas sur la miniaturisation accrue du câblage, mais sur l'exploitation de l'énergie lumineuse.
M. Chau, lauréat du Prix postdoctoral Howard–Alper du CRSNG, se penche en particulier sur les ondes des plasmons de surface (PS). Étant donné que chaque chose – y compris la lumière – se comporte différemment à l'échelle nanométrique, ces ondes électromagnétiques sont générées lorsqu'un faisceau de lumière est dirigé vers une surface spécialement modifiée. Les ondes des PS ont la même fréquence que la lumière projetée sur la surface, mais leur longueur d'onde est comprimée.
Cette longueur d'onde plus courte comprime efficacement l'énergie sur la surface du métal dans un espace plus petit que l'espace normalement requis. Dans le cadre de ses travaux de recherche, M. Chau examine le potentiel des fréquences infrarouges proches et des fréquences infrarouges proches à faible longueur d'onde, que l'on utilise déjà communément en télécommunications, mais sans l'avantage de la compression des ondes des PS. L'intégration des PS dans la conception des micropuces pourrait permettre la fabrication d'une puce plus petite capable de transmettre de l'information plus rapidement.
Selon M. Chau, l'utilisation à grande échelle de l'intégration des PS dans la conception des micropuces dépend de sa rentabilité et de sa compatibilité avec la technologie actuelle basée sur le silicium. Afin d'atteindre ce but, il faut créer une unité qui intègre une source de lumière, un « guide d'onde » qui dirigera le flux des PS à travers la puce, et un photodétecteur. Jusqu'à présent, trois dispositifs distincts ont été nécessaires pour générer et détecter les ondes des PS.
Les travaux de M. Chau pourraient aider les concepteurs de puces à réaliser la prochaine percée dans leur domaine : un dispositif nanométrique mesurant seulement un milliardième de millimètre, tout ça en s'amusant avec la lumière. Grâce à ses travaux antérieurs sur la transmission de l'énergie électromagnétique dans les métaux, M. Chau a remporté en 2005 un Prix d'études supérieures André–Hamer du CRSNG.