Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada
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Ancien lauréat
Prix de doctorat du CRSNG de 2002

Ashley Monks

Psychologie

Simon Fraser University


Un chercheur canadien a découvert dans les molécules des données probantes sur la façon dont les hormones sexuelles arrivent à littéralement « recâbler » un cerveau adulte et divers motoneurones.

Grâce à sa recherche novatrice, M. Ashley Monks, à qui l'Université Simon Fraser a récemment accordé un doctorat en psychologie, s'est vu décerner un Prix de doctorat de 2002 du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, l'une des distinctions les plus prestigieuses décernées aux étudiants de troisième cycle du pays.

M. Monks a mené les premiers travaux de recherche montrant que les hormones sexuelles, soit la testostérone et les œstrogènes, régulent l'expression de la N-cadhérine dans le système nerveux central.

Les cadhérines sont un groupe de molécules responsables de la cohésion des cellules. On pense qu'elles régulent le développement cellulaire, y compris la création de synapses neuronaux, lesquels assurent la connexion entre les cellules nerveuses.

Avant que M. Monks fasse cette découverte, on pensait généralement que les cadhérines étaient principalement associées à la différenciation cellulaire à un stade précoce du développement et que le système nerveux adulte en contenait seulement de faibles quantités fixes.

En collaboration avec M. Neil Watson, son directeur de thèse, M. Ashley Monks a montré que les hormones sexuelles déclenchent chez le rat la production de N-cadhérine, responsable du remodelage de composants-clés du système nerveux central, dont l'hippocampe et les motoneurones qui commandent la copulation dans le cerveau.

« Après avoir administré de la testostérone à des rats castrés, nous avons constaté une augmentation de l'expression de N-cadhérine ainsi qu'une augmentation de 40 p. 100 du nombre de synapses dans les motoneurones qui commandent le réflexe copulatoire du rat. On pourrait en déduire qu'il y a un lien entre la N-cadhérine et la densité de synapses », affirme M. Monks, qui poursuit ses recherches à la Michigan State University à titre de titulaire d'une bourse postdoctorale des Instituts de recherche en santé du Canada.

« Chez le rat, le système nerveux des mâles et celui des femelles réagissent différemment aux hormones sexuelles », précise M. Monks. « En général, la manifestation de la production de N-cadhérine a tendance à être plus rapide chez la femelle et un éventail accru cellules nerveuses réagissent. »

En suivant la progression de la production de N-cadhérine pendant le cycle œstral, les chercheurs ont pu faire le lien à la fois entre le taux de production et les connexions neurales établies et interrompues et les fluctuations naturelles des hormones sexuelles aux divers stades du cycle.

Les découvertes du chercheur ont fait l'objet l'an dernier d'un article dans la prestigieuse revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America.

Selon M. Ashley Monks, ses travaux soulèvent d'importantes questions quant au rôle des hormones sur le plan du comportement humain. Ils suggèrent aussi que la communauté médicale devrait peut-être s'inquiéter de l'utilisation croissante des stéroïdes sexuels dans certains traitements, par exemple l'hormonothérapie substitutive.

« On n'évalue pas suffisamment les effets des hormones sexuelles sur le système nerveux adulte », soutient M. Monks. « L'hypothèse voulant que les neurones ont une certaine forme et qu'ils n'en changent pas ne tient pas la route. Il semble bien qu'ils changent de forme, et ce, très rapidement. Les hormones agissent véritablement sur l'organisation du cerveau. »