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Ancien lauréat
Prix d'études supérieures André-Hamer du CRSNG de 2005

Jem Berkes

Au niveau de la maîtrise

University of Waterloo


Jem Berkes
Jem Berkes

Jem Berkes est un pirate informatique, mais pas le genre de pirate qui s'enferme dans une chambre de banlieue pour pêcher dans Internet des données sur des cartes de crédit ou pour produire une profusion de pourriels – individus que M. Berkes appelle « perceurs de code ». Non, cet étudiant en première année de maîtrise en génie électrique et informatique à l'University of Waterloo est un allié des bons pirates, qui met son enthousiasme débordant pour les codes au service de la création de logiciels et d'appareils électroniques informatiques nouveaux et utiles. C'est cette passion qui a alimenté ses recherches de premier cycle à l'Université du Manitoba : des recherches qui se sont traduites par la mise au point d'un logiciel équivalent à celui des géants commerciaux et qui lui ont valu un Prix d'études supérieures André-Hamer du CRSNG de 2005.

Bien avant l'université, c'est le club informatique de Carol Kaye, enseignante de l'école élémentaire St. John's Ravenscourt à Winnipeg, qui a mis Jem Berkes sur la voie d'une célébrité informatique grandissante. À dix ans, cet élève et un groupe d'amis intimement liés ayant des intérêts semblables se sont passionnés pour des activités parascolaires de programmation informatique. Déjà à cette époque, alors qu'il n'était qu'un adolescent, Jem Berkes a créé une entreprise internationale florissante de logiciels qui comptait des clients tels que la Florida Division of Emergency Management.

L'été dernier, il a participé au projet « Summer of Code » de Google. Il figurait parmi des centaines d'autres programmeurs d'ordinateur talentueux embauchés par ce géant d'Internet pour développer un code source ouvert. Jem Berkes a travaillé avec un étudiant diplômé du Massachusetts Institute of Technology afin de mettre au point la prochaine génération du code qu'utilise le serveur Web Apache, le plus populaire du monde.

À l'Internet Innovation Centre de l'Université du Manitoba, les aspirations personnelles, commerciales et universitaires de Jem Berkes se sont fondues, et ses activités de « piratage » ont été rebaptisées « recherches » lorsqu'il s'est joint à une équipe d'étudiants en génie informatique supervisée par Robert McLeod.

En concentrant ses efforts sur les problèmes que pose le matériel Internet, l'équipe de recherche de M. Berkes a mis au point un logiciel qui améliore la technologie de traduction d'adresses de réseau (NAT). La technologie NAT permet à plusieurs ordinateurs d'avoir accès à Internet au moyen d'une seule adresse IP. C'est comme si plusieurs personnes partageaient un même numéro de téléphone. Dans Internet, toutefois, ce partage cause des problèmes. Les utilisateurs de la technologie NAT, par exemple, éprouvaient souvent de la difficulté à transférer des fichiers. L'équipe de M. Berkes a développé une solution logicielle qui élimine les lacunes de cette technologie. Elle a notamment mis au point un système téléphonique sur Internet, appelé voix sur IP, qui est compatible avec la technologie NAT.

« À cette époque, le développement d'un logiciel capable de résoudre ce problème suscitait beaucoup de concurrence, mentionne M. Berkes. Nous savions que nous avions développé quelque chose d'intéressant, parce que les grandes entreprises élaboraient des outils similaires à ceux que nous concevions. »

Même s'il concentrait ses efforts sur les codes informatiques, M. Berkes s'intéressait également à la façon dont ces codes sont utilisés.

« Dans la domaine du génie, on conçoit des choses pour que les gens les utilisent. Il faut donc tenir compte de la psychologie humaine et des façons dont les gens ont l'habitude d'agir », explique M. Berkes, diplômé en génie informatique de l'Université du Manitoba avec une mineure en psychologie.

Son approche du génie informatique servira bien ce bon pirate qui s'engage dans le jeu du chat et de la souris de la cybersécurité. En collaboration avec sa directrice de travaux, Catherine Gebotys, de l'University of Waterloo, M. Berkes tentera de trouver des façons d'empêcher que des données informatiques s'échappent des ordinateurs portatifs, des téléphones cellulaires et des appareils informatiques de poche. Ces appareils numériques portables dont la popularité ne cesse de croître laissent parfois échapper des indices clés, utiles aux éventuels attaquants, simplement par la façon dont l'électricité circule dans ces appareils.

C'est un défi auquel Jem Berkes est prêt à s'attaquer. À l'Université du Manitoba, son équipe a développé une technique pour repousser les attaques visant les mesures de protection contre les envois de pourriels – des recherches qui ont donné lieu à une situation exceptionnelle, soit celle où un étudiant de premier cycle a fait un exposé à l'occasion d'un forum international sur l'informatique tenu à Boston.

Mme Kaye, l'enseignante maintenant à la retraite, qui, selon J. Berkes, a inspiré plusieurs compagnons étudiants en génie informatique et en sciences, devrait être fière de sa contribution.