Équité, diversité et inclusion

---

Dimensions

Cadre d’évaluation inclusive

Le cadre d’évaluation inclusive constitue la structure conceptuelle de base du volet de reconnaissance du programme Dimensions.

Les trois principes du cadre

1. Centralité des voix

Les établissements doivent combattre le racisme, le sexisme, la discrimination fondée sur le genre, l’homophobie, la transphobie, le capacitisme et les autres formes d’oppression au sein de leur communauté. La première étape pour y arriver est de recueillir des données auprès des groupes qui ont vécu et continuent de vivre des iniquités, de l’exclusion et des injustices au sein de l’établissement afin d’accentuer la centralité de leurs voix. Ces voix doivent être au cœur de la réflexion sur les priorités du plan d’action au titre du programme Dimensions.

2. Réciprocité et coopération

Le programme met aussi l’accent sur l’application du principe de réciprocité et de coopération, qui démontre que l’établissement s’engage à accroitre l’EDI non seulement au sein de sa communauté, mais aussi dans l’ensemble de l’écosystème de recherche. Les preuves présentées dans le cadre de la demande doivent montrer à la fois le travail réalisé par l’établissement à l’interne et la façon dont ce travail cadre avec l’objectif global d’appuyer et de repenser la communauté de la recherche dans son ensemble.

3. Spécificité du contexte

Le programme Dimensions vise à inclure tous les établissements, peu importe leur type, leur taille, leur emplacement géographique ou encore les difficultés qu’ils connaissent ou les possibilités qui s’offrent à eux. C’est pourquoi il est essentiel pour les établissements de bien indiquer tous les facteurs historiques, culturels et géographiques en cause. Comme le contexte et les expériences diffèrent d’un établissement à l’autre, le programme offre une certaine souplesse. Ainsi, les différents établissements peuvent présenter des preuves et des renseignements qui sont adaptés à leur contexte, à leurs circonstances, à leur communauté et à leurs priorités.

Catégories de preuves

Les établissements qui présentent une demande de reconnaissance au titre du programme Dimensions doivent fournir des preuves de leurs efforts en matière d’EDI qui visent leur milieu de recherche. Dans le cadre du processus collaboratif d’élaboration du programme, cinq catégories de preuves ont été établies. Elles ont été conçues de façon à favoriser une autoréflexion honnête et authentique ainsi que la prise de mesures et le changement culturel.

• Preuves de motivation

  Explications des raisons ou des catalyseurs (évènements, incidents, etc.) qui motivent l’établissement à combattre l’iniquité, la sous-représentation et l’exclusion dans l’écosystème de recherche. Ces preuves doivent renvoyer explicitement aux problèmes soulevés au sein même de l’établissement et se fonder sur des activités de mobilisation de la communauté et d’autres activités de collecte de données. L’établissement doit faire preuve de transparence lorsqu’il explique comment il en est venu à reconnaitre la nécessité d’un changement.

• Preuves de l’analyse des lacunes et des besoins

  Recensement et examen honnêtes et explicites des lacunes et des besoins présents et passés résultant des iniquités, de la sous-représentation et de l’exclusion ainsi que des réalités des nombreuses formes d’oppression. Les preuves comprennent l’information portant sur la culture, les expériences vécues ainsi que les données démographiques et les données sur la représentation. Les données qualitatives qui reposent sur des expériences vécues sont à privilégier, et des analyses intersectionnelles devraient être réalisées. L’établissement doit présenter une analyse en profondeur qui cerne les problèmes systémiques et structurels à l’origine des lacunes et des besoins qui persistent.

• Preuves de l’examen des forces et des obstacles

  Présentation de solutions potentielles aux problèmes relevés précédemment et évaluation de la faisabilité de chacune dans les délais prévus dans le cadre du programme et compte tenu des ressources disponibles. Les priorités doivent être expliquées et être assorties d’un échéancier. L’établissement doit engager une réflexion honnête sur sa situation actuelle et faire état à la fois des progrès accomplis à ce jour et des difficultés anticipées.

• Preuves d’engagement

  Démonstration de l’engagement de l’établissement à l’égard du programme Dimensions, des communautés internes et externes définies dans sa stratégie de mobilisation et de la résolution des problèmes recensés en matière d’EDI (lacunes et besoins). Cette démonstration peut s’appuyer non seulement sur des initiatives auprès du public, mais aussi sur des preuves à l’interne indiquant que l’établissement reconnait sa part de responsabilité dans les problèmes relevés. Celui-ci doit aussi fournir des preuves qu’il coopère avec d’autres établissements, en application du principe de réciprocité et de collaboration, et qu’il s’investit dans la création d’une communauté de pratique.

• Preuves de changement

  Preuves des mesures qu’a prises l’établissement à ce jour pour opérer un changement systémique et transformationnel. Le changement systémique ne produit pas de résultats concrets immédiatement, mais d’autres formes de changement peuvent être observées plus rapidement. Les petits changements constructifs qui contribuent à améliorer la situation générale doivent être consignés. Les preuves doivent démontrer que l’établissement a intégré l’EDI à sa culture et à sa structure, ou y travaille, et qu’il ne se contente pas d’en faire un pilier isolé de ses plans généraux. En outre, elles doivent attester qu’il a mis en place des mécanismes pour faire en sorte que ses politiques, ses pratiques et sa culture en matière d’EDI puissent être adaptées à des circonstances imprévisibles, comme la pandémie de COVID-19.

Représentation visuelle du cadre

L’illustration ci-dessous présente les éléments de l’autoévaluation inclusive que doivent effectuer les établissements, comme décrits précédemment. Elle montre que le travail réalisé au titre du programme Dimensions s’appuie sur les voix et les expériences vécues des groupes privés d’équité au sein de la communauté de l’établissement. Les méthodes quantitatives et qualitatives utilisées par l’établissement doivent servir à amplifier ces voix, qui sont le fondement des cinq catégories de preuves à fournir dans la demande. Enfin, les responsables du programme Dimensions reconnaissent que les activités entreprises par chaque établissement dépendent du contexte propre à l’établissement.

Comité d'évaluation des demandes de reconnaissance

Les preuves et l’information contenues dans les demandes sont évaluées par des universitaires et des spécialistes de la recherche et des démarches en EDI, au moyen d’un processus d’évaluation novateur qui valorise l’action, l’apprentissage et les pratiques prometteuses à diffuser largement.

Le Comité procède à une évaluation minutieuse et réfléchie des demandes; il examine les progrès des établissements et formule une rétroaction constructive afin d'aider ces derniers à poursuivre leur cheminement. Le comité tient aussi compte des efforts déployés par les établissements, c'est-à-dire leur réflexion, leur autoévaluation critique et la consultation des membres de leur communauté de recherche; leur collecte et leur analyse de données; l'élaboration et la mise en œuvre d'initiatives s'inscrivant dans un plan d'action ayant pour but de rectifier les lacunes et les iniquités; et leur analyse des effets des mesures prises.

Le programme suit une approche holistique et ne doit pas être considéré comme une compétition entre les établissements. Dans le cadre du processus d’évaluation, les établissements ne sont pas comparés, mais plutôt évalués individuellement en fonction de leur réalité, de leur contexte, des ressources dont ils disposent, de leurs forces et des obstacles auxquels ils sont confrontés.