Prix du CRSNG 2020 : Molly Shoichet
Division des communications du CRSNG
2:04
le 10 novembre 2020
Bien qu’elle ait d’abord envisagé de devenir médecin, son amour du laboratoire et sa soif d’apprendre ont conduit Molly Shoichet à mettre à profit ses talents pour façonner l’avenir de la médecine. C’est ainsi qu’elle a entrepris une carrière qui lui a permis de faire des découvertes remarquables et des progrès fondamentaux dans le domaine de la recherche en génie biomédical ainsi que de contribuer à mettre à notre portée la prochaine génération de traitements médicaux.
En reconnaissance des réalisations, découvertes et innovations exceptionnelles de Mme Shoichet, et parce qu’elle a repoussé les limites de nos connaissances scientifiques, le CRSNG lui décerne la Médaille d’or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada de 2020.
Molly Shoichet |
Il y a environ 15 à 20 ans, tout le monde cultivait les neurones sur des surfaces plates, en 2D. Comme on n’est pas faits en 2D, on a voulu savoir : serait-il possible de cultiver des cellules dans un environnement 3D? Je crois que la grande difficulté en recherche, c’est qu’on échoue constamment. On fait des choses que personne n’a encore faites, et c’est pour cela que c’est si difficile. Il y a longtemps, quand j’étais au doctorat, un de mes mentors m’a dit : La recherche, c’est un peu comme le tennis : on cherche seulement à renvoyer la balle. Alors on a pris les notions fondamentales qu’on avait et on a mis au point une série d’outils, en quelque sorte, pour cultiver des cellules de façon générale dans une matrice en 3D que l’on appelle un hydragel, qui est, en fait, un matériau gorgé d’eau. Et alors on s’est demandés comment cela pourrait être utile pour innover. Parce que sans découverte, il n’y a pas d’invention. S’il n’y a pas d’invention, il n’y a pas d’innovation. Et sans innovation, il n’y aura rien à commercialiser et à offrir aux gens. Imaginez que vous avez un cancer très invasif, comme le cancer du cerveau ou du poumon. À l’heure actuelle, on n’évalue les médicaments que pour savoir s’ils sont efficaces pour tuer les cellules. Mais il y a toujours des cellules qui survivent. Maintenant, puisqu’on cultive des cellules dans un environnement en 3D, on voit aussi comment les médicaments agissent sur les cellules invasives. Et on peut le faire avec des centaines de médicaments à la fois. C’est vraiment prometteur. On peut prendre ces découvertes en recherche fondamentale et en faire quelque chose de concret pour vraiment aider les gens. Et ça, c’est ce qui me motive en recherche depuis des décennies. |
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