2 minutes avec Jules Blais et John P. Smol
Division des communications du CRSNG
2:57
le 3 fevrier 2014
John P. Smol et Jules Blais sont les récipiendaires du Prix Brockhouse du Canada pour la recherche interdisciplinaire en sciences et en génie, décerné par le CRSNG en 2013. M. Smol et Mme Blais travaillent ensemble depuis plus de 15 ans pour comprendre le legs laissé par les produits chimiques toxiques dans le sol, l'eau et l'air et l'influence de ces agresseurs environnementaux sur les êtres vivants. Ces changements influent non seulement sur l'environnement, mais aussi sur la santé, la sécurité et l'économie dans tous les pays du monde.
John Smol |
D'heure en heure et de jour en jour, les lacs accumulent lentement la boue, ou sédiments. Et cette boue atteste très nettement les événements qui ont marqué le lac; elle contient les fossiles des organismes qui y ont vécu. C'est l'un de mes principaux champs d'études, ici, dans mon laboratoire de la Queen's University. Mes travaux sont souvent complétés par ceux de Jules Blais, de l'Université d'Ottawa, qui portent sur l'aspect chimique des choses. |
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Jules Blais |
Grâce aux méthodes de datation radiométrique, comme le carbone 14 ou le plomb 210, on peut déterminer l'âge de chaque couche de sédiments. Cela nous donne un historique des changements dans l'environnement. L'autre avantage d'étudier les sédiments lacustres, c'est que les lacs sont communs dans le paysage. On peut donc prélever des carottes de sédiments dans les lacs d'une aire géographique donnée, ce qui nous a permis, par exemple, de déterminer la distribution des BPC dans le monde et de suivre leur mouvement des basses latitudes aux hautes latitudes selon un phénomène de distillation de certains composés chimiques ayant une affinité pour les températures froides. |
John Smol |
Avec des collègues d'Environnement Canada, dans la région des sables bitumineux, nous tentons de reconstituer l'histoire. L'exploitation des sables bitumineux a-t-elle vraiment des répercussions sur les écosystèmes lacustres? Contribue-t-elle vraiment à la pollution des lacs de cette région? D'autres enjeux se posent à plus petite échelle. Par exemple, pour le ministère de l'Environnement de l'Ontario, nos méthodes permettent notamment de déterminer combien de chalets on peut construire autour d'un lac sans favoriser la prolifération des algues. Cette information peut ensuite servir à adopter des politiques en la matière. |
Jules Blais |
Nous collaborons depuis plusieurs année. John Smol et moi sommes en fait demi-frères maternels. |
John Smol |
Au début de notre carrière – Jules est mon cadet – nous travaillions séparément. Nous travaillions très peu ensemble, mais, au fil des ans, nous avons constaté de nombreuses similitudes entre nos travaux. Petit à petit, au cours des 10 dernières années, nous nous sommes mis à collaborer étroitement à certains projets. |
Jules Blais |
L'une des chosesque nous avons la chance de faire, c'est d'appliquer nos techniques à de nouveaux domaines, dont celui de l'archéologie. Certains sites, dans le Grand Nord canadien, avaient été occupés par les Thuléens. Ce sont des communautés de chasseurs de baleine. Ils ont laissé des sites archéologiques, donc on a une idée de leur distribution géographique, mais on ne connaît pas l'époque exacte de cette occupation. Or, en prélevant des carottes de sédiments dans les étangs situés près des sites, on peut déterminer l'époque de l'occupation. |