Réduire les effets des changements climatiques sur la sécurité alimentaire

Xander Wang, professeur agrégé à la School of Climate Change and Adaptation de la University of Prince Edward Island (UPEI), travaille sur un projet de réseau de formation pour l’agriculture adaptée au climat financé au titre du programme FONCER du CRSNG.
Dans le cadre du projet CLISA (NSERC CREATE Training Network for CLImate Smart Agriculture), un réseau sera mis sur pied qui regroupera des chercheuses et chercheurs, des diplômées et diplômés récents et des professionnelles et professionnels possédant des connaissances et une expertise en agriculture adaptée au climat. L’objectif : renforcer la main-d’œuvre dans le secteur de l’agriculture et promouvoir l’élaboration et l’adoption de nouvelles technologies et stratégies dans le milieu. Le projet vise à réduire les effets des changements climatiques sur cette industrie et sur la sécurité alimentaire.
« Les changements climatiques ont déjà des répercussions considérables sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, vu les conditions météorologiques de plus en plus extrêmes et difficiles à prévoir », indique M. Wang. « La situation est particulièrement préoccupante pour les agricultrices et les agriculteurs canadiens des régions où il y a une augmentation des sècheresses et des canicules — comme les Maritimes, les Prairies et le sud de l’Ontario. Les projections climatiques montrent que d’un océan à l’autre, les étés vont être de plus en plus secs, mais que les précipitations vont augmenter en hiver et au printemps. Certaines incidences des changements climatiques paraissent prometteuses — par exemple, une plus longue saison sans gel —, mais la variation en dents de scie du climat et la fréquence accrue des phénomènes extrêmes vont nuire à notre industrie agricole. »
M. Wang reconnait que l’agriculture contribue de manière importante au réchauffement climatique. Au Canada, près de 10 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent de l’élevage et des cultures.
« Si on veut renforcer la sécurité alimentaire tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de la production agricole et en préservant nos richesses naturelles et les services écosystémiques vitaux qu’elles nous rendent, il va falloir effectuer une transition importante vers des systèmes de production plus efficaces, résilients et durables. »
Selon lui, cette transition implique que l’on revoit notre gestion des terres, des eaux et des éléments nutritifs des sols afin de mieux utiliser ces ressources. Il faudra apporter des changements importants aux technologies et pratiques agricoles traditionnelles. Pour ce faire, il faudra compter sur les diplômées et diplômés récents, les chercheuses et chercheurs et les professionnelles et professionnels qui ont des connaissances et une expertise en agriculture adaptée au climat.
Afin de pouvoir répondre à la demande prévue de personnel hautement qualifié, le réseau CLISA fera progresser la recherche de pointe et le développement de nouvelles méthodes pour l’agriculture de précision, la gestion de l’eau et des sols, la production alimentaire durable et les chaines de valeur des produits alimentaires, et favorisera l’adoption de politiques et de stratégies de financement adaptées au climat.
M. Wang chapeautera la mise sur pied du CLISA avec des collaboratrices et collaborateurs de la Memorial University, de la Dalhousie University, de la University of Saskatchewan, du Lethbridge College, de la University of British Columbia et de la University of Guelph.
« Les changements climatiques sont l’un des plus grands défis que doit relever notre pays, et en fait notre monde, et avec eux vient la réelle menace de l’insécurité alimentaire », explique Greg Keefe, président intérimaire et vice-chancelier de l’UPEI. « Grâce à son programme sur l’adaptation aux changements climatiques, l’université de l’Île-du-Prince-Édouard est particulièrement bien placée pour explorer des solutions qui aideront notre secteur de l’agriculture à répondre aux besoins de la population dans les prochaines années. Je félicite M. Wang d’avoir réussi à obtenir le financement pour ce projet majeur. »
L’UPEI tient à remercier les trois organismes fédéraux de financement de la recherche — le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le Conseil de recherches en sciences humaines et les Instituts de recherche en santé du Canada — pour le financement qu’ils lui accordent au titre du Fonds de soutien à la recherche, pour les services et infrastructures qui sous-tendent les activités de recherche à l’université. En 2023-2024, ce financement s’élevait à 931 234 $.
Le présent article a été adapté, traduit et publié avec l’autorisation de la University of Prince Edward Island.
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