Le lien entre les « engins fantômes » et la capacité du phytoplancton à absorber le carbone

Portrait rapproché de la Dre Min Yang, qui est parmi les plus récents récipiendaires de Bourses postdoctorales Banting à la Memorial University, debout en angle et souriant à la caméra. L'arrière-plan flou suggère un environnement de bureau universitaire chargé avec des photos sur un mur au fond, près d'un drapeau du Canada pendant à la verticale sur une hampe.
(Crédit photo : Dr. Ming Li)

Min Yang étudie ce qui se cache au fond des océans.

Elle s’intéresse aux effets des « engins fantômes » — ces engins de pêche perdus ou abandonnés qui constituent l’une des plus grandes menaces pour les environnements marins.

Environ 70 % des macroplastiques que l’on retrouve dans les eaux océaniques canadiennes proviennent d’engins fantômes, qui se fragilisent après des mois ou des années d’exposition au soleil et aux autres éléments tels que les vagues.

Ces déchets relâchent dans l’eau des additifs et de nombreux microplastiques, lesquels sont nuisibles aux espèces marines, y compris aux espèces de phytoplancton.

« Le phytoplancton est un pilier du réseau trophique marin, et il contribue grandement à la régulation du climat mondial, puisqu’il séquestre une grande quantité du dioxyde de carbone dans l’atmosphère », explique Mme Yang.

Sa recherche sur les effets des microplastiques et additifs provenant d’engins de pêche sur le processus de photosynthèse du phytoplancton l’aide à comprendre l’éventuelle transformation des systèmes marins.

Pour s’attaquer au problème, le gouvernement du Canada a affecté plus de 26,7 millions de dollars depuis 2020 à l’étude du transport et du sort des engins fantômes dans les océans ainsi que de leurs effets sur les espèces marines.

« Vu le nombre élevé de ports de pêche essentiels à Terre-Neuve-et-Labrador— 257 pour être exact —, il y a un risque élevé d’y retrouver des accumulations de microplastiques et d’additifs », affirme Mme Yang. « La Memorial University est réputée mondialement pour ses études sur les milieux marins, et je me sens incroyablement chanceuse d’y faire mon postdoctorat grâce à la bourse Banting que j’ai reçue. Les ressources exceptionnelles de l’université, l’expertise de son corps professoral et le chaleureux soutien des membres de sa communauté m’offrent un environnement incomparable pour poursuivre ma recherche et contribuer au domaine du génie environnemental. »

Les travaux de la chercheuse visent à faire la lumière sur la dégradation des engins de pêche fantômes, qui génère des microplastiques et des additifs plastiques, et sur son incidence sur la photosynthèse du phytoplancton dans l’Atlantique Nord, et donc sur la captation du dioxyde de carbone par celui-ci.

« Ce projet apportera un éclairage nouveau qui sera utile aux acteurs du secteur de la pêche. Il les aidera à comprendre les conséquences de leurs pratiques actuelles et les encouragera à adopter des pratiques de pêche durables pour contribuer à atténuer les effets des changements climatiques sur les océans. »

C’est Baiyu (Helen) Zhang, titulaire de la chaire de recherche du Canada en génie de l’environnement côtier et professeure à la faculté de génie et de sciences appliquées, qui supervise les travaux de Mme Yang.

Mme Zhang relate qu’elle et Mme Yang ont des intérêts de recherche communs en génie environnemental côtier et marin, et que leur collaboration est unique du fait qu’elle s’appuie sur la diversité de leurs expériences en recherche ainsi que sur des ressources locales spécifiques qui leur permettent d’accélérer leur exploration sur le terrain.

« La bourse postdoctorale Banting me donne la chance unique de collaborer avec cette jeune chercheuse prometteuse. Cette collaboration et nos accomplissements contribueront à réduire la quantité de plastique et de dioxyde de carbone dans les mers canadiennes — deux problèmes épineux dans notre domaine. »

Mme Yang confie que la bourse lui a procuré une occasion exceptionnelle.

« Je souhaite faire part de ma profonde reconnaissance à Mme Zhang et aux membres de mon comité de supervision, Bing Chen et Kenneth Lee, pour leur soutien, leurs conseils et leur encouragement exceptionnels. Je voudrais aussi remercier la faculté de génie et de sciences appliquées ainsi que la direction de l’université pour leur inébranlable soutien, qui a été indispensable à mon perfectionnement global en tant que jeune chercheuse. »

Le présent article a été adapté, traduit et publié avec l’autorisation de la Memorial University (en anglais seulement).

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