Les étoiles montantes du secteur solaire

De gauche à droite : La professeure de génie Karin Hinzer, Patrick McVey White, Viktar Tatsiankou et Richard Beal

Quand le doctorant de l’Université d’Ottawa Viktar Tatsiankou montre à ses deux collègues entrepreneurs une boite de métal usée, de la taille d’un grille-pain, munie d’une grosse lentille ressemblant à un œil d’insecte, il n’obtient que des sourires et un éclat de rire.

Le prototype, mis au point en 2014 dans le cadre du projet de maitrise en génie de M. Tatsiankou, a fonctionné pendant seulement six semaines avant que l’eau ne cause un court-circuit. C’était toutefois suffisant pour démontrer que son SolarSIM (Solar Spectral Irradiance Meter, appareil de mesure de l’irradiance spectrale solaire) pourrait analyser le spectre solaire de façon plus simple et plus économique que jamais, ce qui en ferait un outil essentiel pour améliorer les technologies solaires.

Depuis, le SolarSIM est devenu un appareil unique en son genre (et à l’épreuve de l’eau!) qui a réinventé la façon dont les scientifiques du monde entier mesurent le rayonnement solaire et l’atmosphère. C’est la pierre angulaire de Spectrafy, la jeune entreprise d’énergie solaire fondée par M. Tatsiankou, son chef de la technologie, et Richard Beal, son PDG.

Le duo et le troisième employé de Spectrafy, Patrick McVey White, sont des exemples brillants de la manière dont le SUNLAB de l’Université d’Ottawa, l’un des principaux laboratoires de recherche sur l’énergie solaire du Canada, lance des technologies et des carrières et trace la voie pour les entreprises d’énergie solaire du Canada et d’ailleurs. En effet, M. Tatsiankou fait en ce moment des recherches au laboratoire, M. Beal est un ancien postdoctorant du SUNLAB et M. McVey White y a récemment fait sa maitrise. « Sans le SUNLAB, cet appareil n’aurait jamais vu le jour », affirme M. Tatsiankou, un natif de Biélorussie âgé de 28 ans.

Le SUNLAB a permis à ces entrepreneurs de créer et de tester le SolarSIM avec de l’équipement de calibre mondial, comme celui d’un centre de test de panneaux solaires, situé sur le toit d’un stationnement. C’est l’aboutissement de dix années de développement pour Karin Hinzer, professeure de génie de l’Université d’Ottawa et titulaire d’une chaire de recherche du Canada, qui a fondé le SUNLAB à l’été 2007, au tout début de l’explosion actuelle du secteur de l’énergie solaire.

« Les gens nous prennent au sérieux maintenant, dit Mme Hinzer. Désormais, le monde entier passe à l’énergie solaire. Les étudiants ont beau jeu de créer des entreprises. »

Pour l’équipe de Spectrafy, ce laboratoire aura été un terrain d’essai aussi bien technologique que personnel. Le laboratoire a aussi facilité certaines activités à l’étranger. Ainsi, le Montréalais d’origine Patrick McVey White, âgé de 25 ans, a aidé l’agence française de l’énergie renouvelable à installer son SolarSIM-D2 (la deuxième génération du produit) dans le cadre d’un séjour de quatre mois financé par le SUNLAB.

Spectrafy est la deuxième entreprise liée au SUNLAB pour Richard Beal, 34 ans, un boursier Rhodes qui a grandi en Nouvelle-Zélande et détient un doctorat en science des matériaux d’Oxford. Il met à profit l’expérience qu’il a apprise à la dure à la tête de sa dernière société, COFOVO, lancée en 2013.

Le SolarSIM-D2 créé par le trio du SUNLAB représente un produit innovant qui est acheté par des sociétés d’énergie solaire et des laboratoires de recherche du monde entier. L’appareil permet à ses utilisateurs de mesurer avec précision le spectre solaire et la quantité totale d’énergie rayonnante tout en jaugeant les quantités d’ozone, d’eau et d’aérosols dans l’atmosphère, et ce, pour une fraction du cout des méthodes précédentes.

Spectrafy s’affaire actuellement à installer un réseau national de capteurs SolarSIM dans sept centres de recherche du gouvernement canadien, un contrat d’une valeur de plus de 500 000 $.

« À notre connaissance, aucun réseau de mesure dans le monde ne possède un tel éventail de capacités de mesure, s’enthousiasme M. Tatsiankou. Notre rêve est d’en faire un réseau mondial. »

Cet article a été traduit et adapté avec la permission de l’This link will take you to another Web site Université d’Ottawa. Une version plus longue de cet article a été publiée dans le numéro d’été 2017 de Perspectives sur la recherche.

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