Une étude de la University of Saskatchewan se penche sur le rôle des enzymes dans le cancer du sein


L’étudiant Raghuveera Goel (à l’avant-plan) et son directeur de recherche Erique Lukong
Photo : Dave Stobbe

On estime qu’une femme sur neuf aura un cancer du sein au cours de sa vie. Par conséquent, cette maladie potentiellement mortelle pourrait bien frapper une personne qui vous est chère, comme le sait trop bien Raghuveera Goel, étudiant de cycle supérieur à la University of Saskatchewan.

« J’ai vu la meilleure amie de ma mère emportée par un cancer du sein un mois après le diagnostic. C’est ce qui m’a incité à me lancer dans la recherche sur le cancer », dit M. Goel, doctorant en biochimie.

Après avoir quitté l’Inde pour se joindre à l’équipe du laboratoire de recherche d’Erique Lukong en 2014, M. Goel a entrepris d’explorer le rôle que pourrait jouer une enzyme appelée SRMS dans le cancer du sein. Ses premiers résultats ont montré que le cancer est plus agressif à des niveaux élevés de SRMS et que cette enzyme est présente en plus grande quantité dans les cellules cancéreuses du sein des patientes que dans les cellules voisines.

« On ne sait pas grand-chose des fonctions cellulaires de la SRMS. L’enzyme a été découverte en 1994, mais elle n’a pas été suffisamment étudiée au cours des 20 dernières années. Nous sommes sur le point de percer le mystère », indique le professeur Lukong.

Dans un article publié récemment dans le Molecular and Proteomics Journal, MM. Lukong et Goel ont été les premiers à isoler et à cartographier plus de 660 protéines ciblées par l’enzyme SRMS.

Cette découverte aidera les scientifiques à élaborer des stratégies de traitement qui pourraient inhiber l’activité de la SRMS et limiter son incidence éventuelle sur la prolifération des cellules du cancer du sein. À terme, l’objectif est de proposer de meilleurs outils de diagnostic précoce et de surveillance de la progression de la maladie.

La SRMS appartient à la catégorie des tyrosine kinases, lesquelles ciblent certaines protéines à l’intérieur de la cellule. Elles induisent des modifications chimiques qui régulent des processus tels que la forme, la croissance et la consommation d’énergie de la cellule. Lorsqu’elles deviennent délétères, ces enzymes altèrent les processus cellulaires, notamment en forçant les cellules à se multiplier de façon incontrôlée. Les études antérieures ont montré un lien entre les dysfonctionnements des tyrosine kinases et l’apparition du cancer.

« Notre recherche nous a fait faire un grand pas en avant, car nous ignorions quelles protéines sont ciblées par les enzymes, quand ou comment. Maintenant, nous le savons »,précise M. Goel.

L’équipe a fait appel à un ensemble d’outils unique en son genre pour mener à bien la cartographie des protéines. Les chercheurs ont recueilli des données à l’aide d’un spectromètre de masse de pointe se trouvant à la University of Michigan, et ils ont effectué leur analyse au moyen d’un logiciel développé par la University of Toronto.

Les chercheurs ont également adapté un jeu des peptides, élaboré en collaboration avec Scott Napper, professeur de biochimie à la University of Saskatchewan. Ce nouvel outil de sélection, qui aide à déterminer le rôle des enzymes dans les protéines, permet de choisir des traitements ciblés en détectant le mode d’activité de la SRMS dans le cancer de la patiente.

Malgré les résultats prometteurs, les chercheurs insistent sur la nécessité de mener d’autres recherches pour comprendre parfaitement le rôle de la SRMS dans le cancer du sein.

« La prochaine étape consistera à tester la façon dont les niveaux de SRMS touchent différents types de cancer et à déterminer comment l’enzyme régule la fonction de la protéine cible dans ces cancers », indique M. Goel.

Malgré une réduction de 44 % du taux de mortalité des femmes atteintes du cancer du sein depuis 1987, selon la Société du cancer du sein du Canada, il estime que la détection précoce et de meilleurs traitements sont essentiels pour assurer la survie des femmes.

M. Goel a choisi la University of Saskatchewan afin d’avoir la possibilité de travailler avec M. Lukong, mais aussi en raison des avancées considérables du College of Medecine de la University of Saskatchewan, notamment l’aménagement de nouveaux laboratoires de recherche, l’acquisition d’instruments perfectionnés et les possibilités de financement.

Federica Giannelli
Étudiante de cycle supérieur en stage à l’unité Research Profile and Impact de la University of Saskatchewan

Le présent article a été publié pour la première fois dans l’édition de 2018 de la série Young Innovators, une initiative du Research Profile and Impact Office de la University of Saskatchewan, en collaboration avec le StarPhoenix de Saskatoon.

Cet article a été adapté et traduit avec la permission de la This link will take you to another Web site University of Saskatchewan.

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